mercredi 15 octobre 2008

Vivre dans la lente respiration de la mer
L'île aux portes closes
Avec l'abîme sous les paupières
Construire l'oubli du monde

Quitter le lit frais
Planté dans le jardin
L'ombre des merles
Et des vieux meubles sombres

L'attente des fruits
La mort dans l'âme
Quand tout ce qu'il reste de la fête
S'est déjà envolé

Le chat qui miaule grave
Dans ton absence

L'odeur du violon
Rongé par la pluie
La musique enterrée vivante
Quelque part dans le jardin

Pour donner un visage pacifié à la roche
S'insinuer dans la chair d'une langue fragile
S'approprier les solitudes de la terre
Entrer sans frapper chez Dieu

La nuque brûlante
Aller enterrer les vieilles idylles
Dans les pinèdes bleues

Se frotter à la réalité des orties
Au soleil à pic
Au corps trop vaste de la vie

Sauter dans le vide

Sortir la tête du sang
Baptisé par une nouvelle étoile

Et en rebroussant chemin
Pleurer tous les soleils du monde

Un mage déboussolé est entré
Dans ton absence
De ses deux voix millénaires
Il a forcé toutes les portes

Quand il sera parti
Le mage défiguré
Que le violon se sera tu
aux quatre coins du cœur
Poser le livre
Oublier l'histoire
T'aimer avant le saccage de la grande nuit
Dans l'île aux portes closes.