vendredi 31 octobre 2008

Je regarde le tournoiement vertigineux du temps
Jusqu'à l'inconscience j'attends le renversement des heures
L'immobilité feinte des astres.
Ah mauvais sang
Embrasser tes dents de lait
Le rire frais du lilas
Blanc ou violet
Les bleus de poitrine accumulés
Depuis la chute
En revenir là
Sur un lit fait de printemps
Échanger nos noms
Sous les basiliques mouvantes
Se jouer de l’enfance
Non, non, ne m’oublie pas
Mauvais sang
Derrière l’arbre couché
Le ciel
Ou je ne sais quel visage.

lundi 27 octobre 2008

Villes en ruines
Éblouissants gravats
Du soleil en décadence

Nous rions à mort
Devant ses grands éclats de miroirs
Dans les cérémonies de la lumière
Nous nous pleurons aussi.

lundi 20 octobre 2008

Le martèlement de la mer enfouie sous la peau
Ne te laisse pas indifférent
Tu sais ce qui travaille les apparences
De l'intérieur
L' inexprimable vision qui se renouvelle
Dans la nuit des yeux
La vie qui tient le vide sur pied
Ton corps, ta tête
La vie marionnettiste
Tu sais.

dimanche 19 octobre 2008

L’ange a cédé sa place
Sur les talus d’argent

Il semble que la mer
Ce grand orgueil
Ait mis main basse sur l’horizon

Nos mains et nos ailes s’écument
A mesure que nous avançons

Pas un oiseau
N’accompagne le ciel
L’enfant aux yeux grand ouverts
Va seul et à reculons.

Je vous ai tant aimé
Avant l'heure d'or


Au loin
Le drapeau flotte
La route chavire dans la lumière

L'enfant lâche la main de l'ombre
Quelqu’un réanime la nuit en lui

Le fruit tombe à l'eau,
Natale comme au premier jour
La lumière

L'Amour a le don d'ubiquité

jeudi 16 octobre 2008

Appuyée contre ton corps
En pâture à la Nuit
Merveilleux me vient à l’esprit
Un oiseau de proie
Au vol hypnotique

Les rois mages ont perdu la parole
En chemin

Ce n’était pas une étoile
C’était une hirondelle

Regarde comme c’est beau
Un massacre
Les entrailles les aurores
Le sang répandu des naissances

Ils arrivèrent nus comme au premier jour
Depuis l’aube incertaine
Ils avaient dilapidé leur parole
Pour le regard d’une chimère bleue

Il y eut un grand silence et de l’effroi aussi

Quelqu’un ouvrit la porte du jardin
C’était toi Elsa
Le printemps éclata dans la chair
Comme un rire sacré

Née dans les fastes de l’automne

Ce n’était pas une étoile
C’était une hirondelle.


*


Comment peut-on arracher les voyelles ?
Elles sont pleines de racines profondes
Voilà ce que cachent parfois les êtres simples
La caresse des méduses violettes
Dont la tête enfantine vient se cogner
Contre votre paume confidente

Votre main saumâtre
Se confond avec les anémones
Vous êtes de l’autre côté du miroir
Petite Mélusine

Les voyelles
Elles éclosent un jour de soleil prématuré
Dans la bouche tendre de la petite Elsa
Et ce sont des couleurs et des accords insoupçonnés
Un dialogue éloquent avec la mer
Qui vous accompagne un peu dans votre promenade
Et à qui l’enfant envoie de petits baisers migrateurs

Du mimosa
Dans les mains de l’hiver
Tout au plus quelques grains de soleil
Dans les poches longues du vent.