jeudi 16 octobre 2008

Appuyée contre ton corps
En pâture à la Nuit
Merveilleux me vient à l’esprit
Un oiseau de proie
Au vol hypnotique

Les rois mages ont perdu la parole
En chemin

Ce n’était pas une étoile
C’était une hirondelle

Regarde comme c’est beau
Un massacre
Les entrailles les aurores
Le sang répandu des naissances

Ils arrivèrent nus comme au premier jour
Depuis l’aube incertaine
Ils avaient dilapidé leur parole
Pour le regard d’une chimère bleue

Il y eut un grand silence et de l’effroi aussi

Quelqu’un ouvrit la porte du jardin
C’était toi Elsa
Le printemps éclata dans la chair
Comme un rire sacré

Née dans les fastes de l’automne

Ce n’était pas une étoile
C’était une hirondelle.


*


Comment peut-on arracher les voyelles ?
Elles sont pleines de racines profondes
Voilà ce que cachent parfois les êtres simples
La caresse des méduses violettes
Dont la tête enfantine vient se cogner
Contre votre paume confidente

Votre main saumâtre
Se confond avec les anémones
Vous êtes de l’autre côté du miroir
Petite Mélusine

Les voyelles
Elles éclosent un jour de soleil prématuré
Dans la bouche tendre de la petite Elsa
Et ce sont des couleurs et des accords insoupçonnés
Un dialogue éloquent avec la mer
Qui vous accompagne un peu dans votre promenade
Et à qui l’enfant envoie de petits baisers migrateurs

Du mimosa
Dans les mains de l’hiver
Tout au plus quelques grains de soleil
Dans les poches longues du vent.